Google ou la culture de l’erreur

Le 8 août 2010

Avec l'arrêt de Wave, Google montre encore que le“plantage” fait partie de sa culture. On essaye, on se trompe, on corrige, on partage...

Je ne reviendrai pas sur l’annonce de la fin de Google Wave. Lancé il y a un an et annoncé comme une révolution, ce service qui était présenté comme un “email killer” n’a jamais rencontré son public. Il suffit d’ailleurs d’essayer Google Wave une demi-heure pour comprendre pourquoi ça n’a pas marché. Fin de l’histoire.

“Nous célébrons nos erreurs”

Plus intéressant : les propos d’Eric Schmidt, le CEO de Google, hier lors de la Techonomy Conference, sur la philosophie du géant de l’entreprise :

“Nous essayons des choses… Souvenez-vous, nous célébrons nos erreurs. Nous sommes une entreprise où l’on a aucun problème avec le fait de tester quelque chose à fond, de ne pas obtenir de succès de ce travail et d’apprendre de cet échec.”

Peu de patrons sont capables de tenir un tel discours.

Le “plantage” fait partie de la culture Google. On essaye, on se trompe, on corrige, on partage. Inclure l’erreur dans la chaîne de valeurs de l’entreprise, c’est gonflé. Mais c’est ce qui explique l’incroyable force de Google.

Dans “What Would Google Do?” (traduit par Fabernovel en France), Jeff Jarvis rapporte cette anecdote:

“Sheryl Sandberg, directrice de la publicité (…) a commis une erreur sur laquelle elle ne s’est jamais étendue et qui a coûté des millions de dollars à Google. ‘C’était une mauvaise décision, prise trop rapidement, rien n’était sous contrôle, on a perdu du temps et de l’argent’. (…) Quand elle a présenté ses excuses à son patron, Larry Page lui a répondu: ‘Je suis heureux que tu aies fait cette erreur, parce que je veux développer une entreprise où on fait trop de choses trop vite et pas une entreprise où on ne prend aucun risque et où on ne fait rien. Si on n’a pas de temps en temps un gros plantage, c’est qu’on ne prend pas assez de risques’. Dans The Economist, Eric Schmidt a conseillé aux employés : ‘Faites vos erreurs vite – pour pouvoir faire un autre essai dans la foulée’”.

Facebook fait également des erreurs, poursuit Jarvis, mais il essaie, et corrige, puis essaie à nouveau…

Nous sommes dans un monde en révolution, où la nécessité de s’adapter en permanence génère naturellement le développement agile. Essayer vite, avec peu, se tromper, corriger, déployer, s’adapter…

Le 4 août, Eric Schmidt disait à Techonomic : “Tous les deux jours, nous produisons plus d’informations que nous l’avons fait depuis l’aube de l’humanité jusqu’en 2003.” Et de conclure: “Le monde dans lequel nous vivons n’est pas prêt pour la révolution technologique qui arrive prochainement.”

Google s’est planté sur Google Wave, mais pas sur Android, son système d’exploitation mobile, qui vient de passer N°1, devant RIM (BlackBerry) et Apple (iPhone).  1/3 de tous les smartphones vendus entre avril et juin étaient des téléphones Android. 200.000 se vendent chaque jour.

Essayer, essayer, essayer…

Article initialement publié sur La Social NewsRoom, le blog de Benoit Raphael : benoitraphael.com

Laisser un commentaire

Derniers articles publiés