OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Lab-mentable Hadopi http://owni.fr/2010/12/28/lab-mentable-hadopi/ http://owni.fr/2010/12/28/lab-mentable-hadopi/#comments Tue, 28 Dec 2010 16:44:28 +0000 Korben http://owni.fr/?p=40433 Je viens de lire ce formidable article paru hier sur le site du Figaro dans lequel est abordé le sujet des labs et ça m’a inspiré ce super jeu de mot pourri à mettre en titre !

Les labs Hadopi, c’est ce qu’ont pondu à l’arrache les gens qui ont conçu la loi Hadopi pour se donner bonne conscience et pour nous faire croire que tout ceci n’est pas simplement mis en place pour fliquer les internautes français… C’est donc cinq labs qui nous coûteront entre 1 et 2 millions qui seront formés début janvier avec selon les dires d’Eric Walter (que je salue au passage icon wink Lab mentable Hadopi ) de « vrais professionnels du Net, reconnus, qui permettront une réflexion de fond, transparente. »

Les repentis de l’anti-Hadopi

Bon pour le coup des « vrais experts » j’attends de voir les noms qui vont sortir… . Ces labs sont censés être indépendants mais vu que ses membres ont été choisis par l’Hadopi, le jeu est faussé dès le début.

Eric Walter explique aussi que ces experts sont des anti-Hadopis repentis qui ont vu la lumière au bout du tunnel :

Parmi les experts, on annonce d’anciens opposants à l’Hadopi, qui «ont compris que l’on devait travailler ensemble, car les questions du numérique sont devant nous» , assure Éric Walter.

On l’a vu avec #LeDej organisé par Sarkozy qui a soulevé des grosses polémiques parmi la Netotosphère, diviser pour mieux régner fonctionne encore très bien. Du coup, parler d’opposants qui ont « compris » que rejoindre l’Hadopi c’était pour sauver la France, c’est uniquement de la bonne grosse com’ pour dire que les autres anti-hadopistes qui n’ont pas collaborés sont des idiots d’anarchistes perdus à jamais dans les limbes de l’univers. Puis si ça peut les monter les uns contre les autres, ces anti-hadopis à la gomme, c’est encore mieux, non ?!

Autre truc sympa dans l’interview d’Eric, c’est lorsqu’il déclare :

Nous souhaitons des systèmes de contrôle chez l’usager, sans que ces informations personnelles ne soient accessibles aux gestionnaires de réseau.

On est donc passé dans la nuit à un système censé réprimer l’internaute pour téléchargement illégal et promouvoir la création culturelle à “des systèmes de contrôle CHEZ l’usager” . Ça fait des mois, voir des années que les connards comme moi le répètent à longueur d’article que Hadopi et Loppsi sont des lois-portes-d-entrée pour CONTRÔLER les internautes. Et Eric me fait un beau cadeau de Noël en avouant enfin que oui, c’est bien vers ça qu’on se dirige !

Ouais, youpi ! Brice, fais péter le Champomy !

Filtrage, Flicage, Fist-Fuckage (en français dans le texte)… Les 3 mots préférés du gouvernement quand on leur parle Internet.

Bon courage messieurs les experts !

En ce qui concerne les labs (la mauvaise idée), je peux imaginer les différentes motivations des experts qui ont accepté de jouer le jeu d’Hadopi.

Au choix :

  • L’utopie de croire qu’ils vont pouvoir changer les choses de l’intérieur pour le bien de tous et transformer Hadopi la Liberticide en Hadopi la Juste. Je leur souhaite de réussir mais je n’y crois pas une seconde car ce n’est clairement pas le but du gouvernement. Et qui peut encore espèrer quelque chose de la part de ces politiques après un vote comme celui de la Loppsi. Du gravier sec, c’est tout ce que les internautes auront à leur accorder trop de confiance.
  • Tout le monde a un prix… Et 1 à 2 millions de budget suffit à « acheter » n’importe quel (ou presque) anti-Hadopi. Faut que je réfléchisse à mon prix tiens… Mais vu qu’il risque de dépasser le budget de l’année d’Hadopi, c’est pas jouable pour eux. Trop cher mon fils ^^.

Amis experts des labs, bon courage donc ! Vous nous raconterez ce que ça donne et même si je suis sûr que vous allez y mettre tout votre cœur et votre bonne volonté, ça ne changera rien au problème de fond qui est d’imposer chez les gens et les FAI des systèmes de flicage/filtrage. Dommage car cette énergie aurait pu être utilisée pour d’autres projets vraiment libres de toute politique pour défendre la liberté sur internet, favoriser le téléchargement légal et sauvegarder la neutralité des réseaux. Organiser des contre-labs serait peut être intéressant pour faire grandir quelques bonnes idées, sans avoir à pactiser avec l’Hadopi.

Petit rappel pour la route: n’installez pas les logiciels homologués !

Une fois que les logiciels certifiés Hadopi feront leur apparition ne les installez pas sur votre ordinateur ! Que vous téléchargiez ou pas, que vous soyez pour ou contre Hadopi, là n’est pas la question ! Installer ce logiciel sur votre machine reviendrait à ouvrir une porte au gouvernement dans votre vie privée. C’est un peu comme si on était obligé de se balader nu dans la rue pour que la police puisse vérifier qu’on ne porte pas d’arme ou de drogue sur nous. C’est se soumettre par peur qu’on vous accuse faussement et c’est exactement ce qu’ils veulent.

Il veulent que vous ayez peur ! Peur de l’erreur (judiciaire ? Je ne sais pas si on peut encore parler de justice puisqu’il n’y a presque plus de juge dans les process) au point d’accepter qu’on vous espionne 24h/24h « au cas où » un jour ça tombe sur vous, afin que vous puissiez vous disculper directement. Ne rentrez pas dans ce jeu là car après il sera trop tard.

Si personne n’installe ce logiciel, ils passeront à autre chose… ou alors ils feront passer une loi pour nous obliger à l’installer. Va savoir…

Et si vous voulez loler un peu, y’a aussi cet article qui raconte les excuses des pauvres gens attrapés par l’Hadopi, ma préférée étant (je cite) :

Plus sobre, mais visiblement naïf, un jeune homme, jure qu’il pensait qu’à 6 heures du matin… les agents de l’Hadopi dormaient ! C’est pourquoi il avait mis son réveil, pour télécharger à l’aube, UN morceau ce jour-là, lorsque le mail de l’Hadopi s’était abattu dans sa messagerie, comme un coup de baguette sur les doigts. Il s’était cru pris sur le fait !

Ce qui est « amusant » ici, ce ne sont pas vraiment les messages des gens qui désespérés viennent pleurer dans les bras d’Hadopi, mais plutôt les magistrats d’Hadopi qui se moquent ouvertement de ces gens. C’est qu’il y prennent du plaisir en plus…

Le passage le plus fun de l’article c’est la réflexion de « Mireille Imbert-Quaretta, magistrate membre de la Hadopi et présidente de la commission de protection des droits de la haute autorité » (ouf !) qui est complétement à côté de la plaque :

“Ces réponses sont encourageantes”, veulent croire les magistrats. “On ne change pas les comportements en trois mois. Mais si l’offre légale devient enfin moins chère, la majorité arrêtera probablement de télécharger illégalement. Et nous disparaîtrons d’ici à deux ans.”

Oui, vous disparaitrez mais ce qui est sûr, c’est que ça ne sera pas parce que les gens auront arrêté le téléchargement…

Papier initialement publié sur Korben.

Illustrations CC: Seattle Municipal Archives, dsasso, euthman

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Hadopi: drame dans la maison close et poney rose http://owni.fr/2010/10/06/hadopi-drame-dans-la-maison-close-et-poney-rose/ http://owni.fr/2010/10/06/hadopi-drame-dans-la-maison-close-et-poney-rose/#comments Wed, 06 Oct 2010 12:20:42 +0000 Korben http://owni.fr/?p=30597 Journée chargée en actualité aujourd’hui… Déjà, on se rend compte que Delarue n’est pas le seul à avoir des petits problèmes « de santé » quand on voit que des gens (sains d’esprit) ont condamné un seul mec à rembourser 5 milliards d’euros. Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer mais j’ai un vague sentiment que la justice s’américanise pour faire le show au-delà de toute logique et rationalité.

Bref, je ne me risque pas sur ce terrain glissant car je n’ai pas activé TOR… et je préfère revenir à un sujet qui nous fait vraiment marrer : Hadopi !

Déjà, je ne sais pas si vous avez suivi, mais Nathalie Kosciusko-Morizet a déclaré ce matin sur RMC :

Ce qui est important c’est qu’après des mois et des mois de polémique, le système est en place et on va pouvoir passer à autre chose. Ce que je crois c’est qu’on aura gagné la bataille le jour où l’Hadopi ne servira plus à rien. C’est-à-dire le jour où l’offre légale sera tellement chouette, tellement intuitive, tellement mieux, que vous ne vous poserez même pas la question d’aller chercher illégalement d’une manière beaucoup plus compliquée, avec beaucoup moins de qualité.

Tellement « chouette » cette Nathalie… J’ai de la sympathie pour elle car elle porte bien les bottes mais au-delà de ça, j’ai quand même l’impression que le soir, après le boulot, elle remonte sur son petit poney rose, et s’envole au pays des double-rainbows pour invoquer le pouvoir des fleurs, afin qu’un jour, les Hommes se mettent à vivre en paix et puissent télécharger de la musique sous DRM, sans y passer tout leur Smic, sur des plateforme légales, et avec le sourire…

Le problème, c’est que pour le moment, l’offre légale, c’est du Toblerone de poney. Les offres sont moisies et le peu de sites qui sont potables s’en sortent difficilement (genre Deezer), et je ne vous parle pas de Jiwa qui vient de disparaitre… alors que pendant ce temps là, on balance 12 millions d’euros dans l’Hadopi juste pour faire chier les internautes, leurrer les petits artistes et mettre en place l’infrastructure nécessaire au contrôle d’Internet par la classe dirigeante (DPI mon amour, quand vas-tu arriver ?).

Je suis sûr que NKM trouve que Hadopi c’est pas très très gentil, que la fermeture de Jiwa c’est très très très regrettable et que l’offre légale n’est pas pas pas pas assez développée… Mais comme ma soeur Anne qui ne voit rien venir, je commence à désespérer de voir un jour une « offre légale chouette » et le peu d’espoir que j’avais placé dans la « reine des geeks » pour remonter le niveau de bon sens du gouvernement, commence à disparaitre comme neige au soleil en grande partie à cause de son inaction (ou des batons qu’on lui met dans les roues ? Comment savoir ?).

Moi aussi j’aimerais guérir le monde de sa tristesse avec des bisous de bisounours…

Au-delà de ça, ce qui m’a quand même interpellé aujourd’hui, c’est que tous les FAI ont collaboré avec la Haute autorité en balançant lâchement leurs abonnés trop neuneus pour télécharger leurs compils NRJ sans chiffrement. Limite, ils y sont allés de bon coeur et pour certains, en avance sur le planning…

Free joue sur le flou de la loi

Tous les FAI ? Non, car un seul FAI résiste encore et toujours à la connerie ambiante, non content de se faire un bon coup de pub, tout en défendant ses clients : Free !

Ce FAI de rebelzzz n’a pas envoyé le mail Hadopi à ses abonnés chopés en plein download. L’explication est simple : les FAI se doivent de balancer votre nom à Hadopi, une fois que votre IP a été récupérée par TMG. S’ils ne le font pas, ils se prennent 1500 euros d’amende par identification non communiquée. Mais par contre, rien ne les oblige dans la loi, à prévenir les abonnés qui se sont fait choper par Hadopi. Le non-envoi de mail n’est pas sanctionné… Du coup, Free joue avec la loi (tout en la respectant à la lettre) et en profite pour rappeler au ministère de la Culture que les frais engagés pour permettre l’envoi de ces mails, doivent être remboursés par l’Etat (décision du Conseil Constitutionnel).

Évidemment, Free n’a pas consulté l’avis de ses clients avant de se lancer sur ce terrain, car ça en aurait effrayé plus d’un. En effet, si vous êtes chez Free, peut-être continuez-vous à télécharger alors que, n’ayant pas été prévenu, vous êtes en train de griller vos cartouches de riposte graduée. Ça vous fera peut être hurler, mais je pense que la stratégie est bonne car elle ébranle Hadopi qui du coup ne sait plus dans quel sens pédaler… On ne pourra pas couper la connexion des internautes de Free chopés par l’Hadopi car ceux-ci n’auront même pas été informés. Ça ne serait pas juste, ça ne serait pas en conformité avec ce que dit la loi et du coup, je suis sûr que ça ne se fera pas.

Free ne risque donc pas grand chose en faisant cela, et ses abonnés non plus. Reste à voir maintenant jusqu’où ce statu quo va aller, mais d’après France Inter, SFR s’apprête à rejoindre Free dans cette action.

… et se fait traiter de “preneur d’otages” par Éric Walter

Évidemment, je garde la partie comique pour la fin, car sans se faire attendre, Éric Walter, chef de la tribu des Hadopistes a réagi en qualifiant Free de preneur d’otages… En un sens, c’est vrai, mais si les otages (nous les abonnés) sont consentants, je vois plutôt ça comme une armée d’anti-Hadopi retranchés derrière leur forteresse Free. Certains appelleront ça le syndrome de Stockholm mais je crois plutôt qu’il s’agit de bon sens et d’une volonté à ne pas vouloir se la faire mettre profond par ces empêcheurs de surfer librement.

Genre le SNEP qui se jette sur son clavier pour balancer un communiqué de presse afin de gueuler contre Free, les accusant de concurrence déloyale vis-à-vis des autres FAI (non mais de quoi je me mêle…) et de « racolage » vis-à-vis des internautes téléchargeurs. Racolage ! C’est bon ça… Le SNEP qui traite Free de pute… D’ailleurs, si Free est une pute, j’ai l’impression que c’est celle qui s’est enfuie de sa maison close, faisant beaucoup de peine aux clients réguliers… ;-)

D’ailleurs, Hadopi qui qualifie Free de preneur d’otages, c’est l’hôpital qui se fout de la charité… Car pour le moment, les preneurs d’otages qui veulent décapiter les internautes à grands coups de renforts médiatiques, sur l’autel de la Culture nivelée par le bas, ce ne sont pas ceux qu’on croit.

J’en parlais avec un pote, il y a quelques jours… Plus le ministère de la Culture fait la chasse aux tipiakeurs, plus la diversité de la « culture » s’appauvrit… À la belle époque du peer-to-peer, on pouvait trouver des perles… des chansons ou des artistes peu connus, ou alternatifs, qu’actuellement, on ne trouve plus dans le circuit culturel traditionnel. Les gens se faisaient découvrir les uns les autres toute cette musique « underground », favorisant la diffusion de cette culture non grand public et l’émergence de petits artistes.

Mais avec l’arrivée des contrôles Hadopi et compagnie, toute cette culture rare, reste bien planquée au fond des disques dur et des CDs des connaisseurs, qui ne la partagent plus, ce qui prive ainsi toute une partie de la population qui ne soupçonne même pas l’existence de tel ou tel groupe, ou de telle ou telle chanson… À croire que si ça n’est pas à la Fnac, ça n’existe pas ! Mais c’est faux, ça existe, c’est là mais ça disparait petit à petit des radars, à cause de mecs comme lui qui sous prétexte de défendre la culture française, l’appauvrissent et la rendent triste à mourir. Ce problème de « culture » n’est en fait qu’un problème de pognon propre aux diffuseurs de culture mainstream (NRJ-style).

Appauvrissement culturel

Moi-même qui, il y a plusieurs années, partait en recherche de pépites musicales sur les réseaux peer-to-peer, je ne fais plus cet effort… J’ai capitulé et je n’écoute plus vraiment ce que j’ai choisi d’écouter et ce que j’aime vraiment. Je me contente la plupart du temps d’allumer la radio et d’écouter, sans spécialement apprécier, ce qu’on entend sur toutes les stations (qui est globalement la même chose) et je n’ai plus rien sur mon disque dur malheureusement. Alors effectivement, je manque de temps pour me replonger dans eMule comme au bon vieux temps mais les rares fois où je l’ai fait, pensant retrouver un morceau coup de coeur d’il y a quelques années, ce fut le désert… Le contenu a disparu. Les gens ne partagent plus, n’échangent plus, et se contente de consommer la même chose qu’à la radio ou à la TV mais en passant par le direct download. Plus moyen d’aller voir la liste de partage de tel ou tel pote pour retrouver des pépites, et pas moyen de trouver l’artiste qui m’intéressait à la Fnac ou sur Amazon. Artistes disparus ou trop petits pour être réédités, et c’est du bonheur qui part au fond des chiottes.

Dommage !

Je rêve qu’on retrouve cela, que chacun rallume son disque externe avec 3 To de MP3 classés aux petit oignons et les mette à disposition de tous sur la mule, permettant ainsi à nouveau les échanges et le partage propre à l’idée même de peer-to-peer que j’avais découvert avec Napster… Alalalala… Les offres légales existent à peine, alors la diversité musicale à l’intérieur de ces offres légale, je ne vous en parle même pas tellement elle est proche de nul. La solution du partage et de la rémunération : la licence légale…

Bon, j’ai les doigts qui chauffent, alors j’arrête de faire ma NKM en rêvant qu’un monde meilleur arrive sans avoir à bouger le petit doigt, et je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures comiques avec Hadopi et ses amis.

Billet initialement publié chez Korben

À lire aussi : Jiwa : la musique en ligne, un business de riches ?

Image CC Flickr jessica mullen

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Louez un botnet pour 9 dollars l’heure http://owni.fr/2010/05/28/louez-un-botnet-pour-9-dollars-l%e2%80%99heure/ http://owni.fr/2010/05/28/louez-un-botnet-pour-9-dollars-l%e2%80%99heure/#comments Fri, 28 May 2010 12:04:50 +0000 Korben http://owni.fr/?p=16806

Le botnet, un produit accessible.

Une étude menée par Verisign (iDefense Intelligence Operations Team) a permis d’estimer le coût moyen de location d’un botnet. Pour résumer, un botnet est un essaim de milliers d’ordinateurs sous le contrôle d’une seule crapule, qui permet d’envoyer du spam ou encore d’attaquer  des sites en les surchargeant (via Ddos).

Et ce « petit service » coûte en moyenne 9 dollars l’heure ou 67 dollars les 24 heures. L’étude a porté sur 25 botnets donc les chiffres sont à prendre avec des pincettes car cela dépend surtout du nombre d’ordinateurs présents dans le botnet. Il est possible de tout louer ou juste une partie et les prix se pratiquent très souvent à la tête du client.

Pas cher quand même, non ? Évidemment, les propriétaires de botnet, en plus de se faire de la thune avec ça, s’amusent à extorquer de l’argent à ceux qu’ils ciblent en échange de l’arrêt des hostilités, et leur proposent même parfois 30% de réduction si l’attaqué veut se venger.

Voici un exemple d’extorsion :

“Hello. If you want to continue having your site operational, you must pay us 10 000 rubles monthly. Attention! Starting as of DATE your site will be a subject to a DDoS attack. Your site will remain unavailable until you pay us. The first attack will involve 2,000 bots. If you contact the companies involved in the protection of DDoS-attacks and they begin to block our bots, we will increase the number of bots to 50 000, and the protection of 50 000 bots is very, very expensive.

You will also receive several bonuses.
1. 30% discount if you request DDoS attack on your competitors/enemies. Fair market value ddos attacks a simple site is about $ 100 per night, for you it will cost only 70 $ per day.
2. If we turn to your competitors / enemies, to make an attack on your site, then we deny them.”

Il existe de vrais marchés souterrains que je vous décommande d’aller fréquenter. Les mafieux ont quand même leurs petites règles comme par exemple le refus systématique d’attaques contre les sites gouvernementaux ou encore de sites qui pourraient attirer l’attention sur eux.

D’ailleurs, si ça vous intéresse (et que vous speakez l’english), la BBC a réalisé un petit reportage à ce sujet l’année dernière :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

On vit vraiment dans un monde de dingue :-)

[Source et photo]

Billet initialement publié chez Korben sous le titre “Location d’un botnet – combien ça coûte ?” ; photo CC Flickr freezelight

À lire aussi : Enquête : 70 centimes les 1000 captchas

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Protéger son compte Facebook http://owni.fr/2010/04/29/opengraph-proteger-son-compte-facebook/ http://owni.fr/2010/04/29/opengraph-proteger-son-compte-facebook/#comments Thu, 29 Apr 2010 18:17:11 +0000 Korben http://owni.fr/?p=14006 Titre original :

Facebook Opengraph: Comment protéger ses données personnelles ?

En ce moment, dans mon lecteur de flux RSS, il n’y en a que pour Facebook. La faute à l’annonce d’OpenGraph qui va permettre à n’importe quel site web de vous proposer des fonctionnalités FB (genre le fameux bouton « J’aime »), mais aussi et surtout afficher ou se servir directement de vos informations personnelles (mais publiques) pour par exemple vous appeler par votre prénom ou récupérer votre photo…etc. On peut partir dans tous les délires qu’on veut… En voici un petit que j’ai réalisé :

Si vous voulez en savoir plus sur OpenGraph, je vous invite à lire l’article de Clubic.

En attendant, je vais vous expliquer comment configurer votre compte pour éviter de diffuser toutes vos infos à tous ces sites inconnus… (et potentiellement craignos)

Allez dans Compte -> Paramètres de confidentialité

Puis allez dans Applications et sites web

Décochez la case tout en bas qui autorise la personnalisation avancée et confirmez lorsque la popup fera son apparition.

Modifiez ensuite les paramètres de « Ce que vos amis peuvent partager à propos de vous » (Voir ci-dessus)

Il s’agit des informations personnelles que vos amis ont le droit de balancer à d’autres (du genre via des applications). Oui, ça surprend n’est ce pas ? Vous n’êtes pas vraiment maître de vos données personnelles tant que vous n’avez pas décoché TOUTES les cases de cette pages (sauf celles bien sûr que vous voulez continuer à laisser circuler sans contrôle. Pour moi ça sera « Mes articles » qui restera coché mais uniquement ça.)

On a presque fini. La dernière étape consiste à bloquer à l’avance les applications qui ont déjà établi un partenariat avec FB pour vous piquer vos informations personnelles. Si on lit la FAQ de Facebook, il s’agit de yelpdocs et pandora. Rendez vous sur chacune des pages de leur application et cliquez avec conviction (j’ai dit CONVICTION !!!) sur « Bloquer cette application ».

Vous voilà à l’abri pour le moment des abus de Facebook. Le seul hic, ça sera de connaitre les sites et applications qui seront autorisés à vous piquer des données. Là c’est facile, ils ne sont que 3 pour le moment, et Facebook a eu la gentillesse de les inscrire dans sa FAQ, mais ça risque de ne pas durer. Honnêtement, si j’avais 5 min, je monterai un petit site dans toutes les langues, qui permet de recenser ces sites et de les bloquer automatiquement (d’un seul coup si c’est possible avec les API FB).

Puis si suivre tout ce tuto vous fait chier, il y a aussi une solution un peu plus radicale mais très rapide : Supprimer un compte Facebook

> Article initalement publié chez Korben

> Captures d’écrans par Korben, photo d’illustration CC Flickr par _Max-B

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http://owni.fr/2010/04/29/opengraph-proteger-son-compte-facebook/feed/ 10
ACTA, 10 ans après … http://owni.fr/2010/04/15/acta-10-ans-apres-%e2%80%a6/ http://owni.fr/2010/04/15/acta-10-ans-apres-%e2%80%a6/#comments Thu, 15 Apr 2010 14:20:30 +0000 Korben http://owni.fr/?p=8232

Comme tous les matins, je me suis levé et je me suis posé sur mon balcon pour écouter le chant des oiseaux et le vent dans les buissons… Nous sommes en 2020 et cela fait 5 ans que je n’ai plus entendu une seule note de musique. Chaque note a été brevetée par des sociétés privées en 2019 et du coup la musique est devenue impossible à écrire sous peine de poursuites judiciaires… Alors oui, j’écoute le chant des oiseaux car même si régulièrement les chasseurs de la SACEM les capturent pour les modifier génétiquement afin d’inhiber l’instinct de chanter de ces petites êtres volants, ils sont encore trop nombreux pour être réduits au silence.

Depuis que mon pays, la France, que j’aime tant, a signé ce fameux traité ACTA en 2010, j’ai vu tomber une à une mes libertés… ça a commencé tout doucement, un soir de 2011 quand ils ont instauré une loi interdisant l’utilisation des logiciels libres pour écouter de la musique ou regarder des films. « Le DRM c’est l’avenir » m’ont-ils expliqué. « Paye tes logiciels de lecture et tu auras le droit d’écouter le CD que tu viens d’acheter ». Dingue !

Au début révolté, je me suis ensuite rapidement arrêté d’écouter de la musique…

En 2013, en sortant du cinéma, je venais d’assister à la projection d’Avatar IV (en 360°) et je me suis fait intercepter par les agents de sécurité de mon cinéma de quartier, qui m’ont forcé à passer dans une machine baptisée « DReaM Clean ». Chaque spectateur, après avoir payé sa place de cinéma 15 €, devait passer dans cette machine pour se faire effacer le souvenir du film qu’il venait de voir. C’était une nouvelle demande des ayants droits qui pour protéger la propriété intellectuelle empêchaient toute conservation en mémoire (sous forme de souvenirs) de leurs production. Et bien sûr, comme il n’y a pas de petits profits, il existait une formule payante qui permettait de conserver un souvenir du film pendant 5, 10 ou 15 jours selon le tarif que vous y avez mis.

Voir un film et ne plus s’en souvenir après, c’est con je trouve… Alors j’ai arrêté de regarder des films…

Je me suis donc tout naturellement tourné vers le piratage… C’était un monde étrange, rempli de codes mais où chacun se revendiquait adepte du partage libre et gratuit. On pouvait grâce à des protocoles p4p, récupérer des films ou de la musique qu’on pouvait regarder ou écouter en cachette chez soi. Le problème, c’est qu’en 2015, ACTA a forcé les FAI à interdire l’utilisation des protocoles d’échanges. Ce fut un drame pour le réseau internet qui s’est mis alors à regresser. La distribution de gros fichiers comme par exemple la dernière release d’Ubuntu 15.4 alias Valiant Viper s’est retrouvée en grosse difficulté et malgré les manifestations des libristes dans les rues, en 2016, c’était fini… Le tout propriétaire avait pris le dessus et les DRM étaient partout.

Pour télécharger, la seule solution restait le VPN localisé en Chine (le seul pays qui n’avait pas encore signé ACTA à l’époque). Le hic, c’était qu’il fallait changer régulièrement d’endroit pour télécharger sa musique via VPN car la police était partout, prête à vous géolocaliser et à vous emmener direct en prison pour je cite « utilisation illicite d’un cyber armement« .. Oui le VPN est devenu une arme de guerre début 2016 et a été interdit partout sur la planète. Les FAI ont bien sûr contribué à son extinction en interdisant son utilisation et chacun de leurs abonnés qui passait outre cette loi étaient automatiquement repéré par l’Hasi, l’évolution naturelle de l’Hadopi, qui veut dire si je me souviens bien : Haute Autorité de Surveillance d’Internet.

Je me suis donc contenté d’écouter mes vieux morceaux chez moi en les faisant tourner en boucle pendant quelques mois… Mais j’ai du vite arrêter après la création de milices qui grâce à du matériel militaire étaient capable de détecter les écoutes illicites à domicile et n’hésitaient pas à enfoncer votre porte pour vous trainer vous et votre famille jusqu’au poste de police le plus proche.

Le jeu du piratage n’en valait donc plus la chandelle. Il fallait se rendre à l’évidence… A moins de partir vivre en chine, télécharger était devenu un acte de suicide. Si je ne me trompe pas d’ailleurs, c’est au début de l’année 2018 que le dernier pirate français a été arrêté. Ce gars était une vraie star. Il se cachait des autorités et téléchargeait comme un dingue, défiant toutes les lois mais partageait aussi le fruit de son téléchargement avec les gens qu’ils croisaient en transférant des films et de la musique sur les balladeurs MP3 de tous le monde. C’était un peu le Robin des Bois du DivX, l’Abbé Pierre du MP3… Il faisait vraiment tourner notre président Sarkozy en bourrique. Non, non, pas Nicolas mais Jean Sarkozy qui a pris la succession de son père en 2017 après que ce dernier a aboli le droit de vote.

En ce qui me concerne, à cette époque je n’avais plus de baladeurs de toute façon. Mon baladeur était un vieux machin qui datait de 2012 sur lequel j’avais mis quelques MP3 d’ACDC et des Stones sans DRM (donc complétement illégaux) et que je me suis fait détruire en 2014 lors d’un passage en douane. En effet, depuis 2011, les douaniers avaient le droit grâce à ACTA de fouiller dans nos machines, disques durs, baladeurs…etc. Ils ont découvert mes MP3 (que j’avais pourtant caché sur une partition chiffrée) et m’ont condamné à 15 jours de stage de réinsertion culturelle. Ces stages c’est la grande mode. Ils permettent aux gens de rentrer dans le droit chemin et d’apprécier la création artistique sous DRM. C’est là que j’ai appris à écouter la différence de qualité entre un MP3 sans DRM et un WMA avec DRM. Effectivement, le son est plus mélodieux sur le WMA. C’est le doux son de la légalité.

J’ai donc arrêté de pirater suite à ça…

Et je dois dire que depuis ACTA, depuis 10 ans, le monde a bien changé… Sur Internet, tout est devenu monotone. Tous les sites internet ont besoin d’un agréement officiel pour exister et si par malheur un de ces sites permet à un internaute d’enfreindre une des lois sur le copyright et la contrefaçon, ce dernier est immédiatement arrêté et le site doit fermer sous 3 jours. C’est ainsi que j’ai vu disparaitre Twitter d’abord, puis Facebook et MySpace… J’ai du me resigner aussi à fermer mon blog suite au refus de mon agréement par l’Hasi à cause du wiki expliquant comment protéger sa vie privée et passer outre la censure sur le net.

Bien sûr, des groupes de résistances se sont formés sur la toile mais au fil des années, ces terroristes qui prônaient l’ouverture de zones de libertés d’expression et d’échange sur le web, sont tous morts dans des conditions mystérieuses.

En 2019, mis à part les brevets sur les notes de musique dont je vous parlais au début, j’ai vu aussi l’arrivée des droits d’auteur sur les couleurs… Chaque fois que vous utilisez une couleurs, vous devez reverser un petit quelque chose à la SACEC (Société des auteurs, créateur et éditeurs de couleurs). Un jean’s bleu, c’était 0,15 €… Une menthe à l’eau c’était 0,03 €… et si vous vouliez une voiture rouge, il fallait alors débourser plus de 20 € à chaque fois que vous la sortiez du garage.

Les gens se sont donc mis à vivre en noir en blanc. Le monde est devenu gris et triste. Les gouvernements ont bien essayé via un nouvel amendement à l’ACTA de nous faire porter des lunettes aux verres fumés pour éviter de voir le ciel bleu et les couchers de soleil orangés mais l’OMS a du refuser cette disposition car cela provoquait des cancers de la rétine. (Ce qui du coup, aurait accélèré la baisse de fréquentation des cinémas. Ironique non ?)

Au final, depuis 2019, les gens ont tout arrêté… Ils ont arrêté d’écouter de la musique et de regarder des films. Ils ont arrêté d’aller sur le net, de regarder la TV ou encore de voyager. Les gens ont fait comme moi… Ils se sont posé sur leur balcon ou dans leur jardin et ont commencé à profiter de ce qui les entouraient… Le vent, le chant des oiseaux, le bruit des vagues, la couleur de l’herbe, du ciel, les conversations avec d’autres gens…etc…etc. Internet n’était plus qu’un mauvais souvenir… Mais bien que le piratage avait été éradiqué, le marché de la musique et du film, trop cher pour les habitants de cette planète, a continué de se casser la gueule… Les gens ne voyaient plus l’intérêt de regarder un film et de se le faire effacer du cerveau ensuite. D’écouter un morceau de musique auquel il manque des passages car l’éditeur n’a pas pu se payer les droits de toutes les notes. Ou encore de naviguer sur internet et de lire la même information partout, avec toujours cette menace de se faire arrêter par la police si leur FAI détectait un clic sur un mauvais lien.

Tel est donc mon quotidien en 2020… Un monde transformé grâce à l’ACTA et toutes ces lois qui a l’époque étaient qualifiées de liberticides mais qui au final ont rendu leur liberté aux Hommes en les rapprochant de la nature et des autres.

Mais ce matin, devant mon bol de café gris, sur mon balcon tout gris, avec mes moineaux gris et sans cordes vocales, j’ai quand même souri car j’ai lu dans le seul journal encore autorisé en France, que les ayants droits allaient combattre le fléau qui ravage le secteur musical en chute libre depuis 2010 en proposant une nouvelle façon de distribuer de la musique. Ils vont libérer une dizaine de morceaux de leurs DRM et autoriser les gens à les copier et de les écouter librement dans la rue sans reverser de frais à la SACEM. C’est une vraie révolution selon le journal et cela pourrait relancer l’économie de la musique… mais moi je m’en fous car ma musique et mes films, ils sont partout autour de moi et dans ma tête et ça, jamais ils ne pourront les DRMiser ou m’empêcher de les partager avec les autres…

Et toc ! :-)

A lire : http://fr.readwriteweb.com/2010/01/20/a-la-une/traite-acta-censure-loppsi-hadopi/

Et pour ceux qui veulent : http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr

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» Article initialement publié sur Korben.info

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http://owni.fr/2010/04/15/acta-10-ans-apres-%e2%80%a6/feed/ 1