OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 La Théocratie Numérique http://owni.fr/2011/06/13/la-theocratie-numerique/ http://owni.fr/2011/06/13/la-theocratie-numerique/#comments Mon, 13 Jun 2011 11:58:28 +0000 william Vandenbroek http://owni.fr/?p=67587

Infinies sont les différences particulières des mœurs et des lois entre les hommes; mais on peut les résumer ainsi : les uns ont confié à des monarchies, d’autres à des oligarchies, d’autres encore au peuple le pouvoir politique. Notre législateur n’a arrêté ses regards sur aucun de ces gouvernements ; il a – si l’on peut faire cette violence à la langue – institué le gouvernement théocratique plaçant en Dieu le pouvoir et la force.

Voici ce qu’écrivait l’historien Flavius Josèphe le premier à avoir forgé le concept de théocratie. Dans son sens initial, la théocratie consiste à remettre à Dieu, entité immatérielle, le pouvoir politique, c’est à dire, à lui confier la mission de réguler les relations au sein et entre les communautés humaines.

Depuis l’apparition d’un web toujours plus collaboratif, communautaire et mobile, ne sommes-nous pas en train de transférer progressivement le pouvoir politique vers Internet ? Ne sommes-nous pas en train de confier à une entité immatérielle, la lourde tâche de gouverner les hommes ?

Dieu(point-zéro) ?

la Grande Toile Numérique partage de frappantes similitudes avec le Divin Créateur. Comme Dieu, Internet est éternel et immatériel. Il est intangible mais pourtant « présent au milieu des hommes ». Il n’est la propriété d’aucun peuple, d’aucun gouvernement, d’aucune institution. Il n’appartient à personne et ne doit rendre de comptes à personne. Il est universel.

On prête souvent à Dieu trois qualités majeures, la capacité à être partout, celle de tout savoir, et bien entendu la toute-puissance. Voyons voir si Internet peut rivaliser dans ces domaines:

Internet Omniprésent

Depuis quelques années, Internet a quitté les caves obscures des foyers pour s’immiscer dans nos sacs puis dans nos poches. L’Esprit est partout !

Il est là lorsque l’on dégaine son Smartphone pour trouver son chemin. Il est encore là dans nos cercles d’amis lorsqu’il s’agit de vérifier un fait sur Internet en pleine conversation. Il nous guide à tout moment, sur les chemins de la connaissance, sur ceux de l’amitié ou du travail. Il nous guide aussi sur les chemins de traverse et les sorties mal signalées de l’A86…
Demain, il se pourrait qu’on l’inclut dans notre propre corps et que nous puissions nous unir à l’Esprit par la simple force de la pensée.

Internet Omniscient

Inutile de chercher à fuir le regard de Dieu tel Jonas espérant se cacher du Très-Haut en quittant son pays, Internet sait tout !

Il connaît tout de vous, il sait qui sont vos amis, quelles sont vos lectures, vos distractions, vos idées comme il connaît vos vices les plus inavouables.

Votre historique, vos pages Facebook, Twitter, Foursquare et autre permettent à la divine entité numérique de vous connaître à fond, à tel point qu’il devient capable d’anticiper vos attentes et de vous aider à y répondre.

Internet Omnipotent

On mesure souvent la puissance d’un être à sa capacité créatrice ou destructrice, et en la matière, Internet n’est pas si loin derrière notre Divin Créateur.

Certes, ne vous attendez pas à voir la foudre tomber sur les méchants ni la mer s’ouvrir pour les exilés du numérique, chassés par le vil HADOPI, mais le pouvoir d’Internet est impressionnant et sans cesse grandissant.

En 10 ans, Wikipédia a rassemblé la somme de connaissance la plus énorme jamais compilée par l’humanité. N’est-ce pas là une prouesse aussi impressionnante que celle de Jésus qui promettait de pouvoir reconstruire en 3 jours le temple de Jérusalem ? Internet est désormais capable de renverser les dirigeants, il l’a montré en Tunisie, en Egypte. Il a été au cœur de révoltes en Iran et cette dynamique ne s’arrêtera pas de sitôt.

Promesses divines, Promesses numériques

Quand on est Dieu et que l’on veut se faire entendre des hommes, il ne suffit pas d’être balèze, il faut encore savoir leur parler à ces mortels. Internet semble avoir bien compris cela car il porte les principales promesses capables de fonder une religion :

Promesse de Vérité

« Je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres »

disait le Nazaréen. Internet pourrait en dire autant puisqu’il est de loin la plus grosse somme de connaissance jamais rassemblée par l’humanité et la plus facilement accessible par dessus le marché. Du savoir à l’infini pour nos esprits ignares, voilà ce que c’est ! En plus de la connaissance, Internet apporte une plus grande transparence et rétablit la vérité là où régnaient le mensonge, la propagande et la conspiration. Wikileaks est sans doute l’exemple le plus frappant mais il est loin d’être le seul. Certain sites internet proposent carrément de noter l’entreprise dans laquelle vous travaillez et les réseaux sociaux contribuent également à renforcer la transparence entre les membres.

Promesse de Spiritualité

Toute religion a pour objectif de nous soulager de la pesanteur d’un monde dans lequel la nécessité matérielle doit dicter nos lois et nos comportements.

Souvenez-vous de la promesse de Jésus : « Suivez-moi, et vous n’aurez plus jamais faim » … Et bien, la Théocratie Numérique porte lui aussi cet engagement.

Internet, dématérialise ; plus besoin de papier ni de logistique pour diffuser l’info. Plus besoin de studios de musique pour composer. Plus besoin d’aller au boulot pour travailler… A cela, il faudrait ajouter que l’économie du partage, rendue possible par Internet permet de profiter de certains objets à tout moment, sans devoir nécessairement les posséder. Dans ces conditions, l’accumulation de biens matériels paraît non seulement inutile mais également inepte et contre-productive.

Promesse d’Immortalité

Que serait une religion qui ne nous promettrait pas un minimum d’immortalité ? Mais quand nous mourons, que la poussière redeviendra poussière, internet pourrait bien nous garantir une vie (numérique) après la mort.

Le site la vie d’après.com propose aux internautes un ensemble de services vous permettant de continuer à diffuser des messages à vos proches après votre mort, de gérer votre identité numérique post mortem de sauvegarder vos données numériques éternellement ou de stocker vos mémoires pour vos descendants. Certains projets encore plus fous comme le projet mylifebits se propose d’enregistrer numériquement toutes les « données » de votre vie afin de pouvoir les stocker et les transplanter ultérieurement dans un autre organisme.

Internet pourra-t-il gouverner les hommes ?

« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Saint Paul, Epitre aux romains

Si internet ressemble à Dieu, et qu’il semble capable d’être à l’origine d’une nouvelle religion. A quoi pourrait ressembler cette nouvelle Cité de Dieu numérique ? Internet pourra-t-il prendre en charge la destinée de l’humanité ? Voilà des questions qu’il faut commencer à considérer sérieusement !

Pas évident toutefois d’y répondre car à l’image des voies du Seigneur, celles du Web sont impénétrables, mais je vois tout de même poindre trois tendances qui me paraissent aller en faveur de l’avènement d’une Théocratie Numérique :

Internet fédérateur

Pour gouverner les hommes, il faut d’abord savoir les unir. Internet est devenu capable de rassembler, de fédérer des communautés jusqu’alors dispersées ou mal consolidées. On le voit sur les réseaux sociaux réunissant et consolidant les cercles d’amitiés, les contacts personnels ou professionnels. On mesure la capacité de rassemblement du Web lors de flashmobs ou de manifestations contestataires.

Pour fédérer, Internet n’a pas eu besoin d’hommes politiques charismatiques, de tribuns valeureux, de syndicalistes tonitruants ni de structures révolutionnaires clandestines. Il n’a en somme plus besoin ni de s’incarner, ni de s’institutionnaliser. Une première dans l’histoire de l’humanité.

Internet organisateur

Internet est devenu la première force d’intelligence collective de l’humanité ce qui en fait un instrument décisif au service de l’organisation de la Cité. Les moteurs de recherches comme Google, structurent et ordonnent les flots d’information en ligne et leur donnent une cohérence globale en faisant ressortir les informations les plus pertinentes. D’autres outils d’organisation, de structuration ou de curation d’information existent comme par exemple Quora, qui permet de structurer des questions/réponses de manière intelligente ou Pearltrees qui permet à chacun d’organiser et partager ce qu’il aime le plus sur internet.

Le mode d’organisation des données, des réseaux et des idées proposé par Internet est tout à fait original ; il est organique et se passe de hiérarchie. Chacun est libre de proposer ce qu’il souhaite, les bonnes initiatives seront retenues, les mauvaises seront renvoyées dans les abîmes. Non pas par des décisionnaires au pouvoir mais par chacun de nous et de manière virale.

Sur Internet, chacun peut être force de proposition selon ses compétences ou ses inspirations et force de sélection selon ses goûts ou ses besoins.

C’est typiquement le comportement que l’on adopte sur Twitter ; On propose du contenu original et on filtre ceux qui nous ont le plus marqué dans le fil de twits quotidien… C’est peut-être cela le modèle d’organisation du futur.

Internet Justicier

Pour être tout à fait capable de gouverner, il faut savoir enfin établir la justice. Internet, là encore commence à investir cette fonction. Au delà du coté anecdotique de l’enquête en « crowdquesting » d’internautes anonymes autour de l’affaire Xavier Dupont de Ligonnes, qui montre avant tout que les traces numériques laissées sur Internet peuvent être exploitées facilement. Au delà du canon LOIC qui permet à n’importe quel internaute d’attaquer une liste de sites hostiles par deni de service et révèle avant tout le coté « glaive tranchant » et à vrai dire un peu sauvage de la justice Internet, il y a surtout je crois l’instauration progressive d’une E-thique, d’une E-tiquette et d’outils permettant de fonder une E-réputation capable de valoriser les comportements coopératifs, et de sanctionner les abus.

Ne nous emballons pas complètement, Internet est encore un jeune Dieu tout juste sorti des limbes métaphysiques dans lesquelles il sommeillait jusqu’à présent. Il est encore trop faible pour être totalement indépendant de certaines structures humaines. Certains États peuvent encore le museler, certaines entreprises peuvent encore s’approprier une partie de sa divine puissance à leur profit. Il a encore besoin de l’intermédiaire de quelques instruments matériels (ordinateurs, smartphones, serveurs…) pour s’exprimer pleinement. Ainsi, pour ceux qui attendent l’avènement de la Cité de Dieu sur terre, pour les zélotes du numérique, il reste encore bien du chemin afin que s’établisse le règne du Web sur Terre ! Mais la foi transporte les montagnes n’est-ce pas ?


Photos FlickR CC : PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification imjustcreative PaternitéPartage selon les Conditions Initiales Meathamper, PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification Sasha Nilov

Article initialement publié sur Mutinerie

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Robots: idées, espoirs et défis http://owni.fr/2011/04/22/robots-idees-espoirs-et-defis/ http://owni.fr/2011/04/22/robots-idees-espoirs-et-defis/#comments Fri, 22 Apr 2011 10:43:21 +0000 Laurent Haug http://owni.fr/?p=58618

Billet initialement publié sur OWNI.eu

Robolift [en] a été une conférence magnifique. Pendant trois jours entiers, les robots ont occupé le devant de la scène et toutes ces sessions ont fini par dessiner une image cohérente, à partir des idées principales et des questions autour de ce qui sera un marché majeur du futur. Voici un récapitulatif des principaux points abordés.

Nous pouvons créer des relations affectives avec les robots

Je suis un humain. Parfois il y a des choses auxquelles je crois contre toute logique. Pour moi les robots devaient être des objets avec lesquels nous prenions nos distances. Plusieurs conférenciers ont montré à quel point c’est faux : le robot Paro [en] a été un des exemples les plus frappants. Utilisés avec les malades atteints d’Alzheimer, ce phoque robotisé établit des relations authentiques avec les personnes qui l’utilisent (voir cette vidéo [en] choisissez « PARO pour les patients en Italie »). Au-delà de ces usages spécifiques, de nombreuses conférences ont montré la façon dont nous échangeons avec les robots, que ce soit des enfants aidant leur Roomba à nettoyer le sol de leur salle de bain, ou des gens donnant des surnoms à leurs robots et les considérant comme des membres de leur famille.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Comme Alexandra Deschamps-Sonsino [en] l’a souligné durant la séance des questions-réponses, « les robots sont des objets, et nous passons notre vie à créer des liens affectifs aux objets. Vous vous sentez triste si vous cassez un vase offert par votre mamie. C’est la même chose avec les robots, vous êtes en deuil quand ils ne fonctionnent plus. » Les robots sont juste des objets habituels, ma sensibilité et ma culture ont créé une distance curieuse avec cette notion, mais on peut en effet être attaché à eux d’un point de vue affectif.

Les robots n’ont pas vraiment besoin de ressembler à des robots

Pour faire court : les mouvements et les attitudes jouent plus que la forme. Cela ressortait clairement après avoir vu une dizaine de vidéos, comme celles présentées par Fumiya Iida [en]. Ses robots imitent les mouvements des animaux, et il est frappant de constater à quel point cela suffit pour être touché et établir un rapport avec eux. Vous oubliez complètement que vous regardez une pièce de métal et commencez à faire plein de parallèles avec des créatures en chair et en os. Vous vous engagez davantage que lorsque vous regardez des robots humanoïdes qui échouent toujours à recréer efficacement l’aspect humain.

Les robots peuvent faire des choses étonnantes, et des choses stupides

Nous avons vu un robot lanceur de balles, et un robot qui aide les malades d’alzheimer. Nous avons vu Aibo [en] apprendre à reconnaître des objets avec plus ou moins de succès, et des robots qui se battent en Afghanistan. Les lois universelles de l’innovation s’appliquent à la robotique : la technologie est neutre. Ils sont ce que les gens font avec eux, dans leur diversité.

Les robots nous rendent plus sociaux et ils nous rendent moins sociaux.

Un autre domaine dans lequel les robots sont comme les autres technologies (= neutres). Cynthia Breazeal [en] nous a parlé de la façon dont un robot pouvait permettre à une grand-mère de lire une histoire à ses petits-enfants, et donc d’accroître notre sociabilité, rendant possible des échanges qui auraient été sinon plus compliqués, moins amusants, ou impossible.
Mais les robots peuvent également être perçus de façon négative. Nous avons vu des enfants jouer avec leur Roomba mais pas avec les autres enfants. Attendez-vous à ce que beaucoup de gens disent : « les robots nous rendent plus solitaires, nous allons cesser d’échanger avec les humains. » Comme d’habitude, la vérité est nuancée : parfois les robots vont nous permettre d’agrandir notre horizon social, parfois, ils nous feront choisir de communiquer avec une machine plutôt qu’avec d’autres humains proches de nous physiquement.

Des questions restent en suspens sur l’éthique et le droit

La robotique est semblable à l’Internet en 1995. Un espace pour les hackers et les pionniers, qui commence à être reconnu par le milieu du business, avec une poignée de succès à son actif. Le problème (à moins que ce ne soit l’opportunité… ?) est que le domaine est trop jeune pour être encadré juridiquement par les gouvernements qui savent à peine ce qui se passent.
C’est donc à ces pionniers de s’autoréguler. Et nous sommes dans une période de grands questionnements.
Voulons-nous que les robots tuent ? Les drones sont utilisés par les hommes politiques car ils offrent une équation de « rêve » : le combat sans risque de victimes humaines, du moins du côté de l’armée du drone.
Le problème pour Noel Sharkey [en] : le « tampon » créé entre le combattant et le terrain, matérialisé par un délai de deux secondes entre la commande et sa concrétisation sur le terrain.

Apparemment, l’armée recrute la génération jeu vidéo avec des pubs du style « Vous êtes un bon combattant sur votre PS3 ? Venez nous rejoindre, nous avons un bon travail pour vous ! » La guerre civilisée a de nombreux principes, comme appliquer une réponse proportionnelle à une menace particulière. Des capacités de jugement que les robots ne sont pas encore capables d’atteindre (le seront-ils jamais ?), pourtant nous les employons dans nos guerres pour combattre, de façon croissante. Une autre question : qui est coupable si votre Google car écrase un chien sur un passage piéton ? Êtes-vous responsable parce que vous avez signé un contrat utilisateur de 500 pages que vous n’avez jamais lu ou est-ce que les programmeurs sont responsables ? Des quantités de questions sont sur la table, et il faudra sans doutes quelques décennies de débats législatifs et de jurisprudence avant d’avoir des réponses.

Les cultures appréhendent les robots de façon différente

Une des citations marquantes de la conférence est venu de Fujiko Suda [en] qui a répondu à ma question : « pourquoi les robots viennent de pays asiatiques comme le Japon ou la Corée ? » Il a répondu que les Japonais « n’ont pas peur de jouer à Dieu puisqu’ils en ont déjà 8 millions. » Il y a là une idée intéressante : notre culture façonne notre manière de percevoir les robots. Apparemment en Occident, nous considérons tous qu’il existe un être supérieur au-dessus de  nous, le seul autorisé à créer des créatures qui imite la vie à s’y méprendre. Les robots vont, du moins dans notre imagination, égaler un jour les humains dans l’apparence et l’intelligence. Peut-être nous dépasser et devenir hors de contrôle ?

Tout cela conditionne notre perception et nous rend plus nerveux que les Japonais qui voient Dieu dans de nombreux aspects de leur vie quotidienne. Quand ils construisent une machine, ils ne franchissent pas autant de barrières que nous, d’où leur adoption plus précoce de cette technologie. Ce n’est pas le seul facteur (une population âgée qui a besoin de soins en est une autre) mais il est important.

Les robots ont quelque chose à voir avec Dieu

Comme indiqué dans mon précédent billet, il a été question de Dieu un certain nombre fois, et il semble qu’il existe définitivement une relation entre les robots et la religion. Dominique Sciamma [en] a affirmé :

Les robots finiront le travail entamé par Nietzsche, et tueront Dieu.

Peut-être que l’invention et la création de quelque chose d’aussi sophistiqué et intelligent que les humains fera que les Chrétiens reconsidèreront le génie de Dieu ? Si un homme peut le faire…

Dans l’ensemble, les conférenciers ont tous présenté de très bons exposés. Félicitations à Nicolas et toute l’équipe de Lift qui a réalisé un super boulot. Comme Frédéric Kaplan [en] me l’a dit dans le train du retour, « il est rare d’assister à une conférence sur la robotique capable de rendre ce sujet aussi riche d’enseignements, tout en étant provoquant et divertissant. »

Billet publié sur le blog de Laurent Haug sur LiftLab ; traduction Sabine Blanc

Crédits images Flickr CC Dan Coulter, wonderfully complex and tsukubajin

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Et le septième jour, Dieu créa twitter http://owni.fr/2009/07/27/et-le-septieme-jour-dieu-crea-twitter/ http://owni.fr/2009/07/27/et-le-septieme-jour-dieu-crea-twitter/#comments Mon, 27 Jul 2009 08:08:30 +0000 Stéphane Favereaux http://owni.fr/?p=2118 Communiants las des églises, pécheurs voué à la flemme, ce message s’adresse à vous ! En son infiniment grand, Dieu invente la religion 2.0. Après les fax, les courriels, vous pouvez twitter Dieu. Le mur des Lamentations est dorénavant accessible via le site de micro-blogging Twitter.

L’universalisme religieux traverse les frontières et, le site de la BBC se fait l’hypostase de  l’info divine, Dieu s’adresse donc maintenant aux croyants depuis trois semaines sur twitter. Depuis votre Blackberry ou votre I-Phone débarrassé de ses contenus délicats (http://owni.fr/2009/07/20/notre-pere-qui-etes-i-phone%E2%80%A6/ ), depuis votre PC ou Mac préféré, aspergé d’eau bénite, où que vous soyez dans le monde, il vous est dorénavant possible d’envoyer vos prières directement à Dieu. En prise direct sur l’ADSL, l’un des lieux saints juifs est désormais à portée de clic ! La prière-twitt sera ensuite glissée dans les interstices du mur. 140 signe pour envoyer votre requête à Dieu.

La religion se met à l’heure numérique. Service gratuit, cette web-prière va-t-elle créer de nouvelles vocations ? L’ADSL du seigneur est impénétrable !

Twitts votifs, prières, remerciements, de tous les continents, la religion redevient proche de ses ouailles. Le nouveau messie du twitt, Aron Nil, créateur de la prière on-line, est lui-même surpris du succès de sa petite entreprise.

Au moins, il est plaisant de constater que les religions « évoluent ». Les usages aussi. L’idée est venue à Aron Nil après les événements survenus en Iran et l’utilisation qui fut alors faite des réseaux sociaux.

Les prières affluent par milliers sur son site (http://www.tweetyourprayers.info/ ) et l’intendance ne suit plus, il va lui falloir embaucher du personnel. Qui a dit que nous étions en pleine crise des vocations ?  Aron Nil « voulai[t] faire quelque chose pour aider Israël », il a donc « relié le mur des Lamentations aux millions de personnes utilisant Twitter ».

Les sites de prières étaient déjà présents en nombre sur le web, les muezzins envoyaient déjà leurs prières et sourates via les sites dédiés, mais de là à être en prise directe avec l’A-dieu-SL, il n’y avait qu’un pas à franchir.

Si l’ouverture au dialogue pouvait seulement être réelle, effective, entre les religions… les adeptes et croyants de twitter permettraient alors l’échange entre les religions…Toutefois, les voix les plus orthodoxes des religions ne se sont pas encore faites entendre sur ces prières virtuelles. D’ailleurs, ce rapprochement sémantique entre dieu et virtuel et l’existence d’un site de prière on-line devrait donner du grain à moudre aux farouches anti-religieux quant à la présence de la foi et à sa prégnance via 140 signes…

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