OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Le vent (solaire) se lève http://owni.fr/2011/06/22/le-vent-solaire-se-leve/ http://owni.fr/2011/06/22/le-vent-solaire-se-leve/#comments Wed, 22 Jun 2011 15:19:49 +0000 Pierre Ropert http://owni.fr/?p=71126 21 décembre 2012. Le monde s’est éteint. A Paris, à New-York ou Bombay, le réseau électrique a cessé de fonctionner en moins de deux minutes. Le black-out total.

Et si l’on donnait du grain à moudre aux tenants des hypothèses apocalyptiques de 2012 ? Puisque les Mayas s’appuyaient sur les astres pour prédire leurs catastrophes, il serait logique que la fin du monde tel que nous le connaissons ait pour origine une étoile, en l’occurrence le soleil.

Si la prédiction des Mayas semble farfelue, celle du soleil comme origine de l’apocalypse est prise très au sérieux par la Nasa, comme en témoigne un rapport[en][pdf] publié en 2009. La faute à ces fameuses éruptions (ou éjections de masse coronale, de leur nom scientifique, CME en anglais), qui ont donné lieux à de superbes images le 7 juin dernier.

Cliquer ici pour voir la vidéo.


La vidéo est diffusée en accélérée.

Du plasma ionisé s’élevant dans l’espace pour revenir s’écraser à la surface du soleil. Le spectacle est superbe, et s’il a été autant relayé par les médias, c’est avant tout parce qu’il a été photographié et filmé sous de nombreux angles.

L’éruption avant la tempête… magnétique

A l’échelle du Soleil, cette éruption est relativement insignifiante. Mais ces CME ne sont pas sans conséquences pour la Terre. Constitué d’ions et d’électrons, un flux de plasma, nommé vent solaire, est projeté à travers l’espace. Des quantités monstrueuses de particules électromagnétiques, dispersées à une vitesse de 100 à 2500 kilomètres secondes, parcourent la distance qui sépare le soleil de la planète bleue en 2 à 4 jours.

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Des boucles magnétiques en spirale, observées grâce à une lumière ultraviolette.

L’éruption du 7 juin dernier a envoyé son lot de particules électromagnétiques à travers le vide spatial. Ce nuage magnétique, en atteignant la terre, est absorbé par le bouclier magnétique terrestre. L’interaction entre la ionosphère, où circulent les ondes radio, et cet orage magnétique n’est pas sans effets : les services météorologiques chinois ont indiqué que les communications radios par ondes courtes avaient été perturbées dans le sud du pays. Rien de bien méchant donc. Au pire quelques satellites ont connu des problèmes mineurs.

La tempête de Carrington

Cette tempête géomagnétique a été classée G1 sur l’échelle de météorologie spatiale des tempêtes magnétiques [en], du National Oceanic and Atmospheric Administration [en] (NOAA), c’est-à-dire le plus faible niveau sur une échelle qui en comporte 5.

Au niveau 1, les répercussions sont relativement insignifiantes. Au cinquième échelon, elles sont en revanche bien plus dommageables. On compte ainsi deux exemples qui, par le passé, ont prouvé à quel point les tempêtes magnétiques pouvaient être à l’origine de terribles dégâts.

L'échelle de risques des tempêtes magnétiques de la NOAA.

Le premier de ces exemples est l’éruption solaire de Carrington, du nom de l’astronome qui a observé en 1859 à l’aide d’un télescope la plus grosse CME jamais enregistrée. Selon un article de la NASA [en], des habitants de Cuba ou d’Hawaï ont pu observer, probablement pour la première fois de leur vie, des aurores boréales. Elles étaient tellement intenses qu’il était possible, de nuit, de lire un journal. À l’époque, le réseau électrique était quasi inexistant mais les courants générés dans le sol ont surchargé les pylônes télégraphiques : les utilisateurs ont subi des décharges chargées d’étincelles, qui ont mis le feu au papier du télégraphe. Même le système débranché, il était toujours possible de transmettre des messages tant les lignes étaient chargées d’électricité.

À ce jour, il s’agit de la plus violente tempête géomagnétique jamais enregistrée. La raison est simple : elle s’est déroulée en deux temps. Une première éruption a envoyé un nuage électromagnétique qui a nettoyé le chemin entre le Soleil et la Terre, créant une véritable autoroute pour… la tempête électromagnétique causée par une seconde éruption. Cette dernière a atteint la Terre en 18 heures au lieu de 3 ou 4 jours. 5 % de l’ozone atmosphérique auraient été détruit lors de la tempête.

Le deuxième exemple est bien plus récent. Une seconde tempête, pourtant bien moins violente, a engendré des catastrophes qui témoignent de la fragilité des infrastructures face à ce type d’événements, à l’heure où les réseaux sont de plus en plus interdépendants (Internet, etc.). En mars 1989, une éruption solaire a créé un black-out quasi total au Québec. Les transformateurs d’Hydro-Québec, la compagnie en charge du réseau électrique, ont grillé suite à une surtension : en moins de 90 secondes, plus de 6 millions de personnes ont été plongées dans le noir. Dans le meilleur des cas, 9 heures ont été nécessaires pour que le courant soit rétabli.

A l’inverse, des orages magnétiques plus récents et classés G5, n’ont causé aucun dommage sur Terre.  En fait l’hypothèse d’un black-out total et mondial est relativement peu probable, pour plusieurs raisons :

- L’éruption solaire doit avoir lieu en direction de la terre, envoyant ainsi la majeure partie du nuage de particules magnétiques directement vers l’atmosphère terrestre

- L’incidence de la tempête magnétique dépend pour beaucoup de l’inclinaison de la terre. Habituellement ce sont les pôles qui sont les plus exposés, d’où les aurores polaires. C’est ce qui explique que seules certaines régions du monde soient touchées par des tempêtes magnétiques. La Terre est plus exposée lors des équinoxes (22 mars ou 22 septembre), lorsque son inclinaison par rapport au soleil la rend plus vulnérable à l’arrivée d’une tempête magnétique.

Le bouclier magnétique terrestre absorbe le nuage électromagnétique.

Scénario catastrophe

Dans le rapport financé par la NASA [en][pdf] publié en 2009 par l’Académie nationale américaine des sciences (NAS), des chercheurs s’interrogent sur les dangers d’une éruption solaire de la même ampleur que celle de Carrington.

Outre les troubles de communications, le dysfonctionnement des satellites et des GPS, c’est surtout l’interdépendance des réseaux qui inquiète le Comité sur l’impact sociétal et économique des événements météorologiques spatiaux extrêmes (Committee on the Societal and Economic Impacts of Severe Space Weather Events) :

L’énergie électrique est la clé de voûte de notre société moderne, dont dépendent presque toutes les infrastructures et services

Dès lors, le réseau est particulièrement vulnérable aux conditions météorologiques spatiales :

Une répétition de la tempête de Carrington causerait d’importantes perturbations sociales et économiques.

Si certains problèmes pourraient être réglés dès la fin de la tempête (les transmissions radios à nouveaux possibles par exemple), plusieurs semaines ou mois seraient nécessaires pour réparer les centaines -voire milliers- de transformateurs électriques endommagés en raison d’une surtension électrique… Les appareils électriques branchés au mauvais moment seraient tout simplement hors d’usage.

En l’absence d’électricité, la situation deviendrait vite ingérable : absence de chauffage ou de réfrigération, manque de nourriture (dû à des défaillance de distribution de l’alimentation), et surtout absence d’eau potable, qui, dans les grandes villes, ne sera plus acheminée en haut des immeubles.

Paradoxalement, les pays moins développés s’en sortiraient mieux que les pays développés, du fait d’une faible dépendance à ce genre d’équipements.

Ce scénario catastrophe n’a pas grand chose à envier aux films apocalyptiques régulièrement diffusés sur nos écrans. D’où ce rapport, dont l’objectif est d’inciter à la mise en place d’infrastructures capables de résister à ces éruptions solaires. Mais en l’absence d’une menace concrète et prévisible, il est difficile d’inciter à de nouveaux comportements.

Deux fois tous les mille ans

Car le risque reste faible. Des éruptions de la même intensité que celle qui a provoqué la tempête magnétique de Carrington en 1859 n’ont lieu que deux fois par millénaire, lors des cycles d’activité du soleil. Notre étoile fonctionne en effet sur des cycles d’activité d’une durée de 11 ans. C’est lors de ces phases qu’on observe les tâches et éruptions solaires les plus importantes. Actuellement, l’activité de notre étoile va aller croissante jusqu’en 2014, avec des CME plus importantes que celles du 7 juin dernier.

Pas de panique cependant, le soleil devrait entrer prochainement dans une période d’hibernation, avec à la clé une très faible activité. Au point que des scientifiques se questionnent sur son influence sur le climat terrestre (une légère baisse de température en perspective, mais pas de quoi non plus contrecarrer le réchauffement climatique), faisant craindre un nouveau “Minimum de Maunder“, une époque où le climat d’Europe et d’Amérique du Nord a valu à cette époque le surnom de petit âge glaciaire. Cette période correspondait justement à une diminution du nombre de tâches solaires.

La météorologie spatiale, et plus particulièrement le soleil, a une influence non négligeable sur la Terre. Reste que cette science n’est pas encore capable d’estimer avec précision les évènements solaires à venir. Mais pas de panique, même les prédictions Maya ont été réevaluées : la fin du monde n’aurait pas lieu en 2012 mais en 2116. Qu’il s’agisse d’une éruption solaire ou non, cela laisse un peu de temps.


Photos Flickr CC Paternité par NASA Goddard Photo and Video, PaternitéPas d'utilisation commerciale par -AX-, Wikimedia Commons Magnetosphere rendition

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Superbes images d’une éruption solaire http://owni.fr/2011/06/11/images-eruption-solaire-energie-satellite/ http://owni.fr/2011/06/11/images-eruption-solaire-energie-satellite/#comments Sat, 11 Jun 2011 08:36:18 +0000 Xavier Demeersman http://owni.fr/?p=67364

La spectaculaire éruption solaire du 7 juin 2011 a été capturée par différents satellites et observatoires du Soleil, multipliant ainsi les points de vue et les informations chères aux physiciens.

Le célèbre satellite SoHO qui a déjà couvert un cycle solaire (le précédent, cycle 23) a lui aussi livré ses images et vidéos de l’énorme éruption solaire. Sur la vidéo ci-dessous, ont peut découvrir l’éjection de masse coronale propulsant des particules solaires à des vitesses supérieures à 1 200, voire 1 600 kilomètres par seconde ! L’image est brouillée par la « déflagration » électro-magnétique, les particules heurtant le capteur.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Eruption solaire classe M 2.5 photographiée par SDO

Le satellite Solar Dynamics Observatory (SDO) a sans doute capturé les plus belles images de la gigantesque éruption solaire, fort de caméras observant à très haute résolution. Les détails sont à couper le souffle ! Cette éruption extraordinaire n’est, cependant, pas l’une des plus puissantes. Elle est, toutefois, diablement spectaculaire ! Les scientifiques estiment qu’elle s’est déployée dans un volume équivalent à 75 fois la taille de la Terre !

En vidéo ci-dessous, l’énorme éruption solaire enregistrée par SDO.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La pair de satellites STEREO A (Ahead) et B (Behind) offrent aux chercheurs une vue stéréoscopique sans équivalent de la couronne solaire. Latempête classée M 2.5 ne leur a évidemment pas échappée. Ainsi peut-on découvrir (et re-découvrir) l’éjection de masse coronale ou CME (Coronal Mass Ejection) qui a suivie l’éruption. Notre étoile, de la taille du cercle blanc au milieu du disque noir, est cachée par un coronographe afin de mieux discerner son environnement appelé couronne solaire. D’énormes quantités de particules solaires sont éjectées dans l’espace. Les images sont brouillées par les salves de vent solaires provenant de la violente tempête électro-magnétique ! Un effet qui peut très bien perturber tout système électrique et électronique sur Terre, selon l’intensité de la tempête.

CME photographiée par les satellites Stereo A et B (cliquez pour voir les vidéos)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Suivez l’activité solaire sur le site Solarham.

En découvrir plus sur la page de la NASA consacrée à cette spectaculaire éruption solaire.


Article initialement publié sur le Cosmographe.

Crédit photo et vidéo : NASA/SDO/SoHO/STEREO.

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Éruption solaire en images http://owni.fr/2011/06/09/eruption-solaire-en-images/ http://owni.fr/2011/06/09/eruption-solaire-en-images/#comments Thu, 09 Jun 2011 09:31:07 +0000 Xavier Demeersman http://owni.fr/?p=35116

La spectaculaire éruption solaire du 7 juin 2011 a été capturée par différents satellites et observatoires du Soleil, multipliant ainsi les points de vue et les informations chères aux physiciens.

Le célèbre satellite SoHO qui a déjà couvert un cycle solaire (le précédent, cycle 23) a lui aussi livré ses images et vidéos de l’énorme éruption solaire. Sur la vidéo ci-dessous, ont peut découvrir l’éjection de masse coronale propulsant des particules solaires à des vitesses supérieures à 1 200, voire 1 600 kilomètres par seconde ! L’image est brouillée par la « déflagration » électro-magnétique, les particules heurtant le capteur.

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Eruption solaire classe M 2.5 photographiée par SDO

Le satellite Solar Dynamics Observatory (SDO) a sans doute capturé les plus belles images de la gigantesque éruption solaire, fort de caméras observant à très haute résolution. Les détails sont à couper le souffle ! Cette éruption extraordinaire n’est, cependant, pas l’une des plus puissantes. Elle est, toutefois, diablement spectaculaire ! Les scientifiques estiment qu’elle s’est déployée dans un volume équivalent à 75 fois la taille de la Terre !

En vidéo ci-dessous, l’énorme éruption solaire enregistrée par SDO.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La pair de satellites STEREO A (Ahead) et B (Behind) offrent aux chercheurs une vue stéréoscopique sans équivalent de la couronne solaire. Latempête classée M 2.5 ne leur a évidemment pas échappée. Ainsi peut-on découvrir (et re-découvrir) l’éjection de masse coronale ou CME (Coronal Mass Ejection) qui a suivie l’éruption. Notre étoile, de la taille du cercle blanc au milieu du disque noir, est cachée par un coronographe afin de mieux discerner son environnement appelé couronne solaire. D’énormes quantités de particules solaires sont éjectées dans l’espace. Les images sont brouillées par les salves de vent solaires provenant de la violente tempête électro-magnétique ! Un effet qui peut très bien perturber tout système électriques et électroniques sur Terre, selon l’intensité de la tempête.

CME photographiée par les satellites Stereo A et B (cliquez pour voir les vidéos)

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Suivez l’activité solaire sur le site Solarham.

En découvrir plus sur la page de la NASA consacrée à cette spectaculaire éruption solaire.


Article initialement publié sur le Cosmographe.

Crédit photo et vidéo : NASA/SDO/SoHO/STEREO.

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Sous deux soleils exactement http://owni.fr/2011/03/26/sous-deux-soleils-exactement-astronomie/ http://owni.fr/2011/03/26/sous-deux-soleils-exactement-astronomie/#comments Sat, 26 Mar 2011 18:18:16 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=53583 Fin janvier dernier, un site australien promettait, à nous autres terriens, l’apparition d’un deuxième soleil.

La tristement célèbre super géante rouge de la nébuleuse d’Orion -Betelgeuse- est censée exploser et la supernova en résultant devrait être visible de la Terre avant 2012, et, quand elle le sera, tous nos rêves les plus fous hérités de Star Wars deviendront réalité

Pour les non initiés à la culture made in George Lucas, cela signifie en clair que nous pouvons nous attendre à un spectacle digne d’une scène fameuse d’un des épisodes de la trilogie, Star Wars, Episode IV: A New Hope: le lever non pas d’un, mais de deux soleils, sur la planète Tatooine. La promesse d’une matinée doublement enchantée.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Pour justifier son emphase -et sa geek attitude-, l’article s’appuie sur les analyse du Docteur Brad Carter, physicien à l’Université de Southern Queensland, qui avance que Betelgeuse est une “vieille étoile”, “à court de carburant en son centre”.

Située à près de 660 années-lumière de la Terre, elle est aussi massive que quinze Soleil: c’est l’une des plus grandes étoiles connues, mais aussi l’une des plus lumineuses -plus de 60 000 fois la lumière du soleil! C’est aussi une géante rouge, stade stellaire ultime avant explosion. Cette information, les astronomes la détiennent depuis longtemps. Rien de bien neuf sous le soleil, donc. Qu’en est-il alors de 2012 ?

En fait, pas grand chose. Le scientifique, figure d’autorité du papier, ne s’aventure pas un instant dans ces datations aux relents de fin du monde. Le journaliste lui-même précise que la prochaine apparition d’un deuxième astre terrestre comporte une “mauvaise nouvelle”:

Cela pourrait tout aussi bien se passer dans un million d’années.

Concession qui ne l’empêche pas de se raviser, en s’attardant sur l’invasion des “interwebs” par “des théories apocalyptiques qui expliquent que la supernova à venir est la confirmation des prédictions du calendrier Maya fixant l’Armageddon en 2012″. Rajoutant, en prime, une louchette étymologique du meilleur effet:

Le fait que le mot “Betelgeuse” soit associé au démon n’améliore en rien ces conspirations.

En effet, cela n’arrange rien. Si ce n’est le potentiel buzzistique du papier, repris aux quatre coins du monde. En France, on pouvait alors lire: “Deux soleils pour la Terre avant 2012?” , “Deux soleils, c’est pour ‘bientôt’”, et assimilés. La plupart rectifie d’ailleurs le tir, en expliquant qu’il est peu probable qu’on se dore la pilule sous deux soleils exactement en 2012.

Le papier initial en revanche, du fait de son approche ambiguë, ni vraiment pointue, ni vraiment LOL (et loin de nous l’idée de rejeter l’analyse des théories apocalyptiques), a fait l’objet d’un rectificatif trois jours après publication; le racoleur “Peut survenir en 2012″ du chapô faisant place à un timide “Cependant, personne ne peut le dire avec certitude.” S’appuyant sur les propos de Phil Plaint, auteur du blog américain Bad Astronomy, le site précise que rien ne permet d’affirmer que Betelgeuse explosera demain, en 2012, ou d’ici des milliers d’années, ajoutant également au passage qu’il était peu probable que celle-ci obtienne si facilement son statut de nouveau Phoebus:

Elle ressemblera davantage à une pleine lune qu’au second soleil de Tatooine.

Betelgeuse, un “grand-père de 75 ans”

Constat amer, que confirment la plupart des astronomes contactés par OWNI, certains allant jusqu’à refuser de commenter cet article “sans queue, ni tête, ni boussole”.

Non, Betelgeuse n’explosera pas le 24 décembre 2012 à 23h59, n’en déplaisent aux millénaristes cosmiques. Comme le précise Jean-Louis Monin, directeur de l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble, parler d’une étoile comme celle-ci revient à évoquer “un grand-père de 75 ans: il est plus proche de la fin de sa vie que du début.” Impossible néanmoins de déterminer avec exactitude, dans des temps étalonnés sur des millions d’années, le moment de son explosion. Et non, elle n’embrasera pas le ciel: nous devrons nous contenter d’un petit point lumineux, explique encore le chercheur:

Vu qu’elle est loin, même quand elle explosera, elle ne sera jamais aussi grande dans le ciel que le soleil. Elle restera un point lumineux, pas “résolu”, comme les soleils de Georges Lucas qui occupent une certaine surface. Car plus l’objet est éloigné, plus la surface angulaire diminue: à un moment l’œil ne fait plus la différence entre un objet et un point.

Si elle avait eu la bonne idée d’être plus proche de nous, Betelgeuse aurait pu briguer le statut de deuxième soleil, ajoute Nicolas Prantzos, de l’Institut d’Astrophysique de Paris: “il faudrait qu’elle soit a deux années-lumière et non pas à 660, qui est sa distance réelle.”

Lot de consolation, les scientifiques s’accordent sur sa luminosité, qui devrait, selon toute probabilité, être supérieure à celle de la Lune. Encore faut-il qu’elle explose. La frustration est grande:  faut-il vraiment renoncer à un deuxième soleil?

Jupiter, wannabe a star

“Au sens de deux étoiles autour desquelles la Terre tourne, détaille Jean-Louis Monin, il est trop tard.” Par contre, “il est possible d’avoir deux sources de lumière différentes”.

Pas sûr néanmoins que celle-ci provienne de notre galaxie. Ou en tout cas, pas de si tôt. La dernière explosion observée dans cet entourage “date de 1664″, précise Nicolas Biver, astrophysicien au Lesia. “On n’aura pas de deuxième soleil ‘très proche’, poursuit-il. Si ça doit se faire, ça ne se fera pas comme ça, il faudra peut-être des millions d’années.”

Ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour notre planète, car si une supernova peut présider à l’apparition d’une nouvelle source lumineuse dans le ciel terrien, elle peut aussi être désastreuse: l’explosion d’une étoile est l’un des événements les plus violents de l’univers. Pour que notre bonne vieille Terre se voit menacée, il faudrait que l’astre mourant “se situe à une centaine d’années-lumière”, précise Nicolas Biver. Or “celles qu’on observe sont situées à plusieurs milliers d’années-lumière”. Vous pouvez dormir tranquilles.

Si une nouvelle aube n’est pas pour demain, le système solaire nous réserve tout de même d’autres surprises; la première étant un soleil contrarié, en la figure de Jupiter. Si la géante avait été dix fois plus massive -une broutille en la matière-, elle aurait fait une jolie carrière d’étoile. A en croire Jean-Louis Monin:

Si Jupiter s’allumait aujourd’hui, il n’y aurait plus de nuit. Il brillerait certes moins que le soleil et ne serait pas aussi étendu.

Un auteur, et non des moindres, s’est d’ailleurs inspiré de l’état quasi-stellaire de Jupiter: Arthur C. Clarke, dans la suite de 2001, Odyssée de l’Espace, remarque encore le chercheur:

Dans 2010, Odyssée 2, les humains repartent vers Jupiter et les extraterrestres à l’origine des monolithes en placent plusieurs sur Jupiter, pour créer une étoile. La matière est alors suffisamment dense pour déclencher des réactions nucléaires.

Et comme les mystères de l’univers sont infinis, et notre cher astre taquin, il existerait une autre surprise, véritable easter egg stellaire: un soleil caché. “Nemesis”, du nom de la déesse de la vengeance. Selon certains astronomes, cet astre, probablement une naine brune, “compagnon” du soleil, serait en effet responsable de la chute d’astéroïdes toutes les 26 millions d’années, ce qui expliquerait notamment l’extinction des dinosaures, il y a 65 millions d’années, à la fin du Crétacé. Richard A. Muller, à qui l’on doit notamment la paternité de la théorie en 1984, explique [ENG]:

Avec une excentricité orbitale de 0,5, elle passerait suffisamment près du nuage de comètes d’Oort pour provoquer une chute cométaire une fois par orbite. De telles averses périodiques pourraient entraîner des extinctions périodiques de la vie sur Terre, ainsi qu’augmenter périodiquement le taux de cratères sur la Lune.

Le chercheur américain estime que la découverte de Nemesis, entravée par “quelques problèmes de téléscope” devrait être imminente, notamment grâce aux travaux du LSST (Large Synoptic Survey Telescope).

La quête de Nemesis remporte une adhésion mitigée au sein de la communauté scientifique. Du côté des astrophysiciens interrogés, si l’on concède que de nombreux corps stellaires marchent en couple, on constate que le compagnon du soleil n’a, lui, toujours pas été observé. Difficile de croire, dans ces conditions, en son existence. “Il y a 65 millions d’années, pourquoi pas, mais aujourd’hui, cela paraît difficile à concevoir”, commente Nicolas Prantzos. “C’est un peu une légende, ajoute Jean-Louis Monin. Un peu comme les dragons sur Terre.”


Illustrations: Pranav, Nasa, Wikimedia Commons (ESO) Nasa

Retrouvez tous nos articles de la Une astronomie sur OWNI (image de Une CC Elsa Secco):

- “L’astronomie amateur, la science populaire n’est pas qu’un loisir!

- “Bulles et couleurs de l’espace

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Echangeons nos planètes http://owni.fr/2009/09/02/echangeons-nos-planetes/ http://owni.fr/2009/09/02/echangeons-nos-planetes/#comments Wed, 02 Sep 2009 14:17:45 +0000 Admin http://owni.fr/?p=3174 Sur son blog, Sylvain Olivri, nouvel arrivant à bord de la soucoupe, se demande ce qu’il adviendra de nous lorsque le soleil viendra à s’éteindre …

Je viens d’apprendre, grâce à un des nombreux reportages scientifiques de France 5, que des scientifiques de tous bords travaillent déjà sur une catastrophe annoncée : la mort du soleil. Qui dit mort du soleil ne dit pas congélation de la Terre mais au contraire nous laisse présager une belle ambiance de rôtissoire puisque celui-ci grossira 250 fois avant de mourir (pour faire simple) et donc détruira la Terre à petit feu …

> La suite sur Vuzz from Mars

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