NKM fait son coming out pro-Loppsi

Le 14 janvier 2010

Invitée au lancement du Tweest, outil de veille politique, la secrétaire d’Etat à l’économie numérique est sortie de son silence et a déclaré être favorable à la Loppsi, motivant son soutien par un argumentaire sécuritaire sur le web, insistant sur la pédopornographie.

Invitée au lancement du Tweest, outil de veille politique, la secrétaire d’Etat à l’économie numérique est sortie de son silence et a déclaré être favorable à la Loppsi, motivant son soutien par un argumentaire sécuritaire sur le web, insistant sur la pédopornographie. Un coup politique pour les régionales qui a déçu les geeks pourtant acquis à sa cause.

Le mercredi 13 janvier restera-t-il dans les mémoires de la blogosphère politique comme « le soir où Nathalie Kosciusko-Morizet a perdu les geeks » ? Organisé par l’agence Netscouade et le site Le Post pour le lancement de leur outil de veille politique sur Twitter, Tweest, le débat d’ouverture de la soirée s’est focalisé sur la secrétaire d’Etat à l’Economie numérique, éclipsant les cinq autres politiques (dont deux UMP) invités pour l’occasion. Alors qu’elle avait jusqu’ici réservé son avis sur la Loppsi, projet de loi incluant des clauses de surveillance du web très critiquées par les défenseurs des libertés numériques, « NKM » a cette fois-ci répondu positivement quand la question lui a été posée : « bien sûr que je soutiens ce projet de loi. »
Pour défendre sa position, elle a déployé un argumentaire mêlant lutte contre la pédopornographie et sécurité intérieur, assez semblable à celui de ses collègues du gouvernement, Nadine Morano et Michèle Alliot-Marie, qu’elle dénonçait il y a moins d’un an dans une interview à La Tribune. Jetant un froid dans la salle, la secrétaire d’Etat n’a trouvé de contradicteur qu’en la personne de Sandrine Bélier, eurodéputé Europe écologie, soutenant que les risques de la Loppsi en matière de liberté numérique « étaient le vrai débat sur la neutralité d’Internet. »

nkm

Au diapason politique

Sans succès, NKM a tenté de regagner l’audience par un name dropping maladroit à base de « hashtag », « point Godwin » et autres termes geek. Mais son monologue n’a reçu d’applaudissements que pour saluer l’intervention d’un jeune homme dans la salle hurlant : « le point Godwin quand on parle d’Internet, c’est la pédopornographie ! » Sévères sur Twitter, les participants à la soirée ont déploré que « leur » ministre ne soit qu’une « lefebvriste polie », en référence aux tirades paranoïdes du porte-parole de l’UMP au sujet d’Internet. « Nous savions tous qu’elle soutenait tacitement la Loppsi, conclut un blogueur socialiste. Mais de là à la défendre en utilisant 24 fois le mot pédopornographie, c’est décevant ! »
Décevant mais pragmatique : à l’approche d’élections régionales où elle brigue un poste dans l’Essonne, NKM pourrait faire partie des recalés du futur remaniement. Avec des arguments dans la droite ligne de la campagne nationale de l’UMP basée sur la sécurité, elle ne fait que se mettre au diapason politique du moment. Là où elle s’était démarqué en ruant dans les brancards d’une majorité technophobe, Nathalie Kosciusko-Morizet, pour donner un signe de ralliement à Nicolas Sarkozy, abandonne les internautes militants en rase campagne électorale.

» Article initialement publié sur Electron Libre

» Si vous vous posez des questions sur Tweest, quelques explications par Enikao

Laisser un commentaire

Derniers articles publiés