TV 2.0: Google Television

Le 26 mai 2010

Retour sur l'annonce du futur lancement de la télévision selon Google: le géant californien va-t-il faciliter l'avènement de la télé sociale ?

Google Télévision a récemment été annoncé officiellement. Petit tour d’horizon.

Premièrement, rien ne sera mis en place avant l’automne 2010 (et aux États-Unis seulement) ou même l’été 2011. Une annonce n’est pas une livraison.

Côté utilisateur

Google TV, c’est le web à l’écran. Mais centré autour du célèbre rectangle magique: la boîte de recherche. Recherchez et vous trouverez. Google vous amène la vidéo trouvée sur le web directement à votre téléviseur.

Là où Apple TV vous «streamait» vos vidéos stockées sur iTunes, Google TV prend tout ce qui bouge sur Internet (YouTube, Netflix, VOD, vidéo podcast) et vous le projette à l’écran.

En un mot, il vous donne accès à toute la longue traîne de l’offre audiovisuelle sur le réseau.

Les grandes chaînes autant que la vulgaire chaîne YouTube de votre neveu dans son sous-sol seront là, sur le même écran. Sauf que vous allez peut-être enfin regarder davantage votre neveu (ou d’autres, qui vont fatalement éclore) car vous n’aurez pas à réduire la fenêtre Excel pour l’écouter: il sera dans le confort de votre salon, sur votre grand écran.

Google met sur la même scène amateurs et professionnels, c’est-à-dire sur le même pied d’égalité. Ou plutôt dans la même base de données. Car avec Google TV, pas de grille horaire, mais un moteur de recherche qui a fait ses preuves auprès du grand public : «passez moins de temps à chercher, passez plus de temps à regarder» ont-ils dit.

Proposer le web sur le téléviseur n’est pas nouveau. Mais Google possède l’aura de rendre ça «mainstream» par sa légendaire «simplicité».

Plus d’info: 20 minutes, Gizmodo, Korben


Côté technique

La plateforme Google TV est basée sur leur système d’exploitation Android, qui équipe les téléphones intelligents lancés par Google il y a 1 an. Il tourne une version optimisée de Chrome, un navigateur web. Il faut un téléviseur spécial (Sony a déjà annoncé qu’il va en fabriquer) ou un boîtier dédié, tous deux équipés d’une puce Atom d’Intel.

Il sera possible aussi de traduire en temps réel les sous-titres. Une caractéristique qui, pour toute banale qu’elle puisse être, sera à mon avis très appréciée.

Le système possède aussi un accès au Blu-Ray et la fonction d’enregistrement (en cours ou différé).

Les Apps d’Androïd seront disponibles sur la Google TV, ce qui lui donne une longueur d’avance. L’intégration TV/mobile est quelque chose qui me semble tout à fait inexplorée encore. Mais l’accès aux Apps permettra probablement l’émergence d’une série d’innovations qu’il faudra observer de près…

Google annonce que le système, via le mobile, pourrait aussi être activé par la voix (via le mobile Android.

Autre chose. Regarder la télévision web ne veut pas dire se couper des autres outils internet: Twitter sera accessible en tout temps pour «accompagner» vos émissions…

Et pied de nez à Apple: Google TV supportera le Flash d’Adobe.

Plus d’info: Mashable, ReadWriteWeb FR, Abondance

Côté impact

Comme pour le web, Google propose de simplifier l’organisation de l’information: on met tout dans une base de données et on l’interroge. Pas de grille horaire, pas d’arborescence, seulement une boîte de recherche.

Si dans un premier temps, nous allons rechercher les émissions professionnelles auxquelles les grandes chaînes nous ont habitués, on ira probablement rapidement du côté des webtélé, au début pour essayer, puis de plus en plus souvent (parce que la qualité augmentera nécessairement et surtout parce notre réseau social le recommandera). Une véritable aubaine pour «l’industrie» de la webtélé.

Les agrégateurs comme Hulu.com ou Tou.tv seront alors pris en tenaille. Un bras de fer s’engagera avec Google TV pour savoir s’ils laissent entrer le loup dans la bergerie. Pour l’instant les premiers sont en position de force (ils possèdent tout le contenu de qualité télévisuelle disponible).

Mais les producteurs et les diffuseurs, une fois les questions de droits de diffusion tous azimuts réglées, chercheront éventuellement à donner le plus grand éventail de fenêtres pour leur production (on ne produira plus «de la télévision» mais bien du «contenu», or ce contenu peut/doit être vu qu’importe la plateforme).

Si Google amasse des audiences records, ce sera difficile pour les diffuseurs et les producteurs de choisir de rester dans des châteaux forts assiégés.

Et finalement, avec l’absence de grille horaire (de toute façon devenue ingérable), la boîte de recherche deviendra aussi ingérable : que choisir, quel mot mot clef prendre, quoi regarder?

Là intervient notre réseau social. Une fois bien entouré, il est possible de vivre en diapason audiovisuel avec ce que ta communauté regarde. Ah! Toujours et encore, le filtre social

Article initialement publié sur Zero Seconde

Quelques articles en anglais, pour compléter:

Illustrations CC Flickr par Kevin Steele

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