Et j’ai crié, crié…

Le 20 novembre 2010

Alexandre Silenus a bien voulu faire la paire de couilles au milieu des paires de miches, en l'occurrence nous faire un petit exposé sur les cris orgasmiques ou pré-orgasmiques.

Ici vous pourrez crier, votre belle-mère ne vous entendra pas.

C’est un moment privilégié. C’est le moment où le plaisir physique monte crescendo. C’est le moment où y’a un truc qui part du bas-ventre et aussi derrière la nuque. Le corps réagit, tout seul comme un grand. Bien sûr y’a des trucs qu’on maîtrise, d’autres pas vraiment. Alors pour se mettre en jambes, on va causer des cris orgasmiques ou pré-orgasmiques. Merci qui ?

Comme on m’a demandé de dire des trucs aux côtés du Monolecte et de La Peste, et comme faire la paire de couilles au milieu des paires de miches c’est pas facile, surtout parce que les blogs de cul hétéros sont aussi rares qu’un homme de foi dans un sex-shop, je vais faire une analyse type état des lieux. Ouais, même si je suis pas le proprio.

Rentrons dans le vif du sujet. Quand la chevauchée fantastique ou la sollicitation des trois boutons (oui, je compte les tétons avec le clitoris, parce qu’il y’en a qui crispent rien qu’avec leurs nichons) produit les effets attendus, parce que t’es un bon, parce qu’elle t’aime bien, parce qu’elle est dans un bon état d’esprit, parce qu’elle a été bien préparée, ou parce qu’elle pense à autre chose ou à quelqu’un d’autre, que se passe-t-il ? Elle crie.

Ça veut dire : je kiffe, je plane, rhaa lovely

Cherche pas, c’est une procédure, c’est lié aux mécanismes de récompenses de dedans notre corps, c’est quand même bien fait. Avec les spasmes, le souffle qui s’accélère, les afflux de sang un peu partout (joues, seins, entrecuisse), ça fait partie des bonnes nouvelles et des signes sympathiques. Ça veut dire : je kiffe, je plane, rhaa lovely.

Mais le truc marrant, c’est que tout le monde ne crie pas la même chose. D’abord, on ne crie pas la même chose tout le temps, ni avec tout le monde. Ça dépend de plein de choses : quickie ou baise intensive, désir déjà bien préparé ou galipette improvisée, envie déjà forte ou bien appétit venu en mangeant, plan cul en intérim ou chéri en CDI… On va détailler un chouille.

Pour commencer, y’a les cris étouffés, contenus. Généralement, c’est le moment où elle mord un truc pour se retenir : sa lèvre, un doigt, un coussin, son biceps, ton épaule, ta main… Les cris sont souvent beaucoup plus contrôlés par les nanas qui ne s’assument pas encore complètement, qui n’ont pas libéré leur sexualité et décomplexé leur plaisir. Si elle se sent en confiance, avec un mec qui lui plaît, ou avec un régulier, là aussi, les décibels vont grimper plus facilement. Avec le temps, avec la confiance, je crois qu’on devient plus constant dans l’expression de son plaisir.

Bon, et puis y’a aussi des situation où de manière pragmatique, faut fermer un peu sa gueule. Par exemple si tu es dans une pièce à côté d’une importante réunion (pro ou familiale), si les murs de ta chambre sont très mal insonorisés et que t’as pas envie d’en faire profiter belle-maman qui a le sommeil léger, si t’es dans un lieu public où ça le fait pas (musée, bibliothèque, amphi, supermarché).

Les taiseuses et les bavardes

Et puis bien sûr il y a celles qui sont naturellement des taiseuses, qui ne causent pas trop, qui ne savent pas mettre les mots, et dont les manifestations de plaisir sont à la fois subtiles et intenses. Elles couinent, mais pas plus. Des mains qui se serrent, une tête qui s’enfouit, des membres qui s’agitent, pas un mot, jouir en silence. Ouais, ça a son charme aussi.

"Oh c'est bon, oh c'est bon, oh c'est bon."

Ensuite y’a les bavardes. Celles qui font de vraies phrases, avec des adverbes, des adjectifs et tout le toutim. On peut le dire, c’est un peu casse-couilles. Non, en fait c’est carrément chiant. Surtout si toi t’es pas du genre à tenir le crachoir dans des situations à forte intensité sexuelles. Elles sont capables de te faire de longues phrases à peine entrecoupées d’un souffle quand tu tapes dans le fond ou quand tu changes de position. Des fois tu peux l’imaginer réciter une prière, détailler une recette. Heureusement, on a inventé le bâillon-boule. Sans doutes que ça a été inventé pour elles.

Après, y’a les disques rayés. Ça au moins c’est simple, et assez marrant. Elles répètent comme un mantra quelques mots, sans beaucoup alterner sauf quand la tête de lecture saute. C’est des choses assez classiques, comme expressions. Y’a les positives (oh oui, oui, oui !), les négatives (oh non, non, non !), les religieuses (mon dieu, mon dieu !), les maîtresses d’écoles (qui t’appellent par ton prénom, et qu’ont pas intérêt à se gourrer de prénom d’ailleurs), les goûteuses (c’est bon, c’est bon !), les gourmandes (encore, encore !), les entraineuses (vas-y, plus fort !), les andouillettes (aaaaa !), les vulgaires (oh putain, oh bordel !)…

Moins courant, y’a les charretières, celles qui t’insultent. Te traitent de tous les noms. Souvent elles sont pas mal agitées aussi, au point qu’il faut un peu les tenir histoire de pas prendre une beigne et qu’elle ne se blesse pas non plus.

Les animaux qui sommeillent en elles

"Graou mon Alexandre, explore encore ma savane"

Parfois on a droit à des cris rauques, animaux, du genre proche du cerf qui brame ou de la lionne qui rugit. Un genre de son qui vient du fond des poumons et navigue bizarrement dans les cordes vocales. C’est souvent le signe d’un orgasme d’une force 7 sur l’échelle de Riche Peur (qui mesure le côté flippant d’un corps incontrôlable), qui survient en fin d’une séance intensive de sexe, ou bien avec l’usage de gadgets en complément des stimulations classiques (on ne peut pas lutter contre un très bon sex toy, mais si on vient en complément, bonjour le feu d’artifice sensoriel), ou bien parce qu’elle est bien déchirée par certaines substances qui l’ont mises dans un état très… réceptif.

Il paraît qu’il y en a qui chantent. Je me demande bien si c’est juste la musique ou si on a aussi droit aux paroles. Et je me demande bien quel genre de musique… Classique, soul, rock, R n’B ?

Il y a aussi celles qui pleurent. C’est pas systématique (euh, sinon là faut consulter, hein), c’est plutôt occasionnel. L’orgasme est un moment de relâchement, alors forcément les émotions refoulées remontent et sortent comme elles peuvent. Ça fait quand même un peu drôle après un moment torride un peu complice de voir sa camarade de jeux s’effondrer en pleurs. Et surtout si on continue et qu’elle se remet à jouir pour pleurer à nouveau après. Tu croyais la consoler, tu la fais pleurer. Ceci dit, tu lui offres une séance de relaxation, du coup elle t’en veut pas plus que ça : fallait que ça sorte.

De l’influence de la première montée de sève

C’est pas forcément des réactions directement liées à l’orgasme lui-même, mais ça arrive parfois pendant qu’on fait des galipette et c’est pas inintéressant : celles qui sont prises d’une quinte de toux (à cause de l’accélération du souffle en particulier) et celles qui se marrent, d’un rire franc et fort. Parce que les contractions spasmodiques dans un cas où dans l’autre se traduisent aussi par des contractions au niveau du vagin et de l’anus, ce qui est particulièrement sympathique pour le monsieur qui serait de passage par là. Baiser une phtisique qui a le sens de l’humour, je ne vous raconte même pas.

Ça c’était pour les nanas, je suppose que pour les mecs, on doit avoir des réactions assez similaires. Mais je me plante peut-être ? Je ne me souviens pas si pour ma première montée de sève j’ai crié ou pas. Je crois que le son est resté coincé dans ma gorge, et depuis je suis un taiseux. J’ai pas le sentiment que ça m’inhibe plus que ça. Et pour vous, les filles, le premier orgasme, ça produit des sons différents ? Ça définit un peu la suite de vos expressions vocales ?

Alexandre est le tenancier de l’excellent Queue du Bonheur

Image CC Flickr The Curse Of Brian Tambako the Jaguar *TreMichLan*

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